Le prix du gazole pourrait augmenter pour remplacer l’écotaxe

En quête de financement pour les infrastructures routières, le gouvernement a annoncé jeudi aux transporteurs qu'ils pourraient payer le gazole quatre centimes par litre de plus en 2015, en raison notamment de la suppression d'une exonération accordée par l'État en contrepartie de l'écotaxe, désormais abandonnée.

Le secrétaire d'État aux Transports a tenu une première réunion de travail avec les syndicats de transports routiers FNTR, Unostra, TLF et CSD dans le cadre de la recherche d'une solution de remplacement au défunt "péage" poids lourds.

Il les a informés que le gouvernement déposerait deux amendements à la loi de finances 2015, précise son entourage.

L'un imposera aux transporteurs routiers la hausse de deux centimes d'euros par litre de gazole de la taxe intérieure de sur les produits énergétiques (TICPE) déjà prévue pour les particuliers. L'autre suspendra l'exonération de deux centimes par litre qui leur avait été accordée au titre de la contribution climat énergie.

Au total, ces deux mesures, censées prendre effet au 1er janvier 2015, représenteront quelque 320 millions d'euros en année pleine, soit un peu moins que le rendement net qui était attendu de l'écotaxe.

Alain Vidalies les a présentées comme une mesure temporaire en attendant un accord, que le gouvernement espère conclure d'ici juin 2015, sur un remplacement pérenne de l'écotaxe.

Les transporteurs acceptent de participer au financement des infrastructures routières mais ne sont pas d'accord entre eux sur la solution, certains défendant l'idée d'une vignette, explique-t-on dans son entourage.

Les représentants des quatre syndicats ont réitéré leur opposition à la création de toute fiscalité spécifique portant sur les seules entreprises de transport routier.

Concernant la piste de l'augmentation de quatre centimes des taxes sur le gazole évoquée par Alain Vidalies, ils ont annoncé leur intention de consulter leurs instances avant de donner une réponse définitive.

"Quatre centimes d'augmentation d'un coup représente une augmentation de 9% de la fiscalité sur les carburants, donc c'est un cap à passer", a déclaré à BFM TV le délégué général de la FNTR, Nicolas Paulissen. "Le carburant représente 27% des coûts de revient d'un véhicule. Donc ça n'est pas anodin dans notre problématique de compétitivité, loin de là."

Le secrétariat d'État aux Transports assure que la réunion s'est passée dans un "bon climat".

Il a notamment été décidé de créer deux groupes de travail, l'un sur les problèmes de compétitivité des entreprises de transport routier, l'autre sur la question sociale.

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Source(s) : Capital Reuters / Par Marine Pennetier et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse, le 16.10.2014

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