Vidéos : La “théorie du genre” revient sur le devant de la scène

La “théorie du genre” revient sur le devant de la scène : Désamorcer la première crise ; tout juste la traditionnelle passation des pouvoirs achevée, voilà le programme de la nouvelle ministre de l'éducation nationale. Mercredi matin sur France Info, s'est livrée à un périlleux exercice : rappeler les convictions qui lui ont permis de gravir les échelons, tout en éteignant la polémique sur ses engagements précédents.

 

Car les détracteurs de l'ancienne porte-parole du gouvernement sont nombreux, et n'ont pas manqué de voir dans son arrivée rue de Grenelle la volonté « de provoquer et de diviser ». La ministre de 36 ans est en effet devenue au fil des mois le bouc émissaire d'une partie de l'opposition et des groupes lancés dans une croisade contre le prétendu enseignement de la « théorie du genre » à l'école.

C'est particulièrement l'« ABCD de l'égalité filles-garçons », défendu par , alors ministre des droits des femmes, qui a cristallisé leur colère. Ce programme, conçu sous forme d'outils pédagogiques, était censé délivrer des conseils pour lutter contre les stéréotypes dans le sport ou la littérature, et pour construire des règles qui favorisent la mixité lors d'activités d'éducation physique et sportive.

Mais la mesure provoque rapidement l'ombrage des élus de droite et de certaines associations – notamment celles en première ligne contre le mariage pour tous. Ces derniers organisent même des mouvements de boycottage de l'école, les 24 et 27 janvier, accusant le gouvernement de mener une offensive sur la question du genre à l'école dont le but serait de prôner l'« indifférenciation sexuelle ». Face à ces poussées de fièvre, le ministère de l'éducation nationale fait volte-face, et abandonne la mesure en question. 

« ULTRA-PRO-GENDER »

Mais les « anti-genre » ont la rancune tenace. Après l'annonce de la composition du gouvernement Valls 2 par Jean-Pierre Jouyet sur le perron de l'Élysée,Christine Boutin, présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate, avait dénoncé une « provocation non tolérable », tandis que Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur lors du quinquennat de , qualifiant la nouvelle ministre d'« ultra-pro-gender », pointait un « gouvernement entre tragi-comédie et provocation contre les familles ».

Thierry Mariani, particulièrement mobilisé contre la loi ouvrant l'accès du mariage aux homosexuels, a dénoncé le « sectarisme » de la ministre. La députée frontiste, Marion Maréchal Le Pen, a déploré pour sa part la promotion de « la pasionaria du gender ».

Dans un communiqué diffusé mercredi matin, le groupe La Manif pour tous a estimé que « la nomination de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l'éducation nationale est une véritable provocation ». La présidente de l'association, Ludovine de La Rochère, s'est montrée particulièrement critique envers la nouvelle ministre de l'éducation, engluée selon elle dans « l'utopie anthropologique, dans la lutte des sexes comme d'autres [l']ont été dans la lutte des classes ».

Et le groupe en a profité pour redonner du souffle à son appel à manifester le 5 octobre, qui portait jusque-là pour seul mot d'ordre la lutte contre la gestation pour autrui (GPA), une mesure pourtant écartée par l'exécutif.

« DÉBATS STÉRILES »

A plusieurs reprises, Najat Vallaud-Belkacem a répondu à ces critiques. En février, elle raillait ainsi « les combats imaginaires » de La Manif pour tous contre la prétendue « familiphobie » du gouvernement. Elle avait alors estimé que « les manifestants défendent avec beaucoup de nostalgie un modèle familial unique qui appartient à un temps révolu », alors qu'il y a aujourd'hui « une vraie diversité des familles ».

Mercredi matin, la ministre s'est montrée moins abrupte. Mais le fond du propos, lui, reste le même : « L'une de nos responsabilités, c'est (…) que les parents aient confiance dans l'école », qu'ils sachent que leurs enfants apprendront « à lire, à écrire et à compter » et qu'ils apprendront aussi des « valeurs », dont celle de l'égalité des chances et de l'égalité entre les filles et les garçons, a-t-elle insisté.« Les débats stériles, l'instrumentalisation insupportable de l'école n'auront pas de place dans mon ministère », a prévenu la ministre.

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Source : Le Monde, le 27.08.2014

1 réflexion sur “Vidéos : La “théorie du genre” revient sur le devant de la scène”

  1. Attention Najat, ne joue pas avec la théorie du genre ou nous serons des millions à descendre dans la rue…Avec les chômeurs, avec les paysans, les bonnets rouges, les fonctionnaires, les infirmières, les classes moyennes,les chrétiens, les musulmans, les néo-contribuables, les pauvres et nous autres les résistants.

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