Ukraine : La CIA en sous-main ?

Un quotidien allemand affirme que des agents de la et du aideraient Kiev à mater l'insurrection pro-russe. Un scénario des plus vraisemblables.

L'offensive militaire surprise du nouveau pouvoir ukrainien pour reprendre l'est du pays livre ses premiers secrets. Deux jours après le lancement de l'opération de reconquête de la ville de Slaviansk pour la « libérer » du joug des séparatistes pro-russes, l'hebdomadaire allemand Bild am Sonntag affirme que des dizaines de spécialistes du renseignement américain conseilleraient en sous-main le nouvel exécutif ukrainien, né de la chute de l'ex-président ukrainien et pro-russe Viktor Ianoukovitch, en février dernier.

À en croire l'édition dominicale du quotidien Bild, qui cite des sources du renseignement allemand, ces agents de la et du , qui ne seraient toutefois pas présents sur le terrain, aideraient Kiev à venir à bout de l'insurrection pro-russe ainsi qu'à mettre en place un dispositif de sécurité efficace. Un mois après la confirmation par la Maison-Blanche de la visite à Kiev du directeur de la CIA, John Brennan, ces révélations viennent à nouveau alimenter la propagande russe, selon laquelle le nouvel exécutif, composé d'après Moscou de « fascistes », serait téléguidé de l'étranger. C'est oublier que le Kremlin s'emploie lui-même, depuis le départ des autorités pro-russes de Kiev, à favoriser les « soulèvements populaires » des provinces de l'est et du sud de son ancienne République soviétique.

Une stratégie de « déstabilisation » et de « subversion » de ces régions russophones qui vise, d'après l'expert Jean-Sylvestre Mongrenier, à « les rétablir dans la sphère de domination russe ». « Dans ce contexte, un soutien américain semblerait totalement logique », explique le chercheur, spécialiste en géopolitique des questions de défense et de sécurité en à l'Institut Thomas More. « Pour réaffirmer sa souveraineté territoriale, notamment vis-à-vis de sa population, Kiev a besoin d'expertise sur le plan sécuritaire. Ainsi, elle se tourne vers ses partenaires internationaux, soucieux d'éviter l'effondrement total de l'appareil d'État ukrainien. » […]

« Il est évident que la comme les États-Unis ont envoyé sur place des hommes pour faire basculer la situation en leur faveur », indique Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Toutefois, une intervention militaire occidentale en semble d'ores et déjà exclue, les États-Unis étant engagés dans une stratégie de repli militaire au profit d'un rééquilibrage diplomatique vers l'. « Lorsque les États-Unis ne veulent pas intervenir, ils ont pour habitude d'utiliser des sociétés militaires privées, ce qui serait plus plausible que des agents fédéraux dans le cas de l' », pointe le spécialiste du renseignement. […]

 

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Source(s) : Le Point / Par ARMIN AREFI, le 05.05.2014 / Relayé par

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