Le roi du Maroc traité comme un vulgaire trafiquant

Une patrouille de la Guardia civil espagnole a contrôlé le yacht du roi du au début du mois, ce qui a provoqué un léger incident diplomatique entre les deux pays.
 

La scène s'est déroulée le 7 août dernier, mais n'a été révélée que ce lundi par le quotidien espagnol «El Mundo». Vers 17 heures, des policiers de la Guardia civil espagnole sont intrigués par la présence de deux bateaux de plaisance, entourés de trois scooters des mers, dans les eaux territoriales de Sebta, à deux miles de Punta Almina. La patrouille s'est alors rendue sur place, et le sergent qui commandait l'unité est monté sur le plus grand yacht, demandant à ses occupants leurs papiers, et leur destination, indique le journal. C'est alors que le Roi Mohammed VI est apparu. «Vous ne savez pas qui je suis ?», lui a-t-il lancé. «Non», a répondu le policier. Le monarque a alors retiré son chapeau et ses lunettes de soleil… et l'agent a alors compris sa bourde.

Pour sa défense, les bateaux de plaisance sont parfois utilisés pour transporter de la drogue et des immigrés clandestins, et les jet-skis pour les emmener rapidement en Subsaharienne. Cinq jours plus tard, près d'un millier de migrants a d'ailleurs envahi la côte andalouse…

FELIPE VI INFORMÉ

Toujours est-il que cet incident n'a pas plus au souverain, qui a immédiatement appelé directement le roi espagnol Felipe VI pour lui en faire part. D'autant que la présence du navire royal ayant été signalée aux autorités espagnoles. Mais d'après «El Mundo», il y aurait eu un petit souci de communication entre les services…

Le fils de Juan Carlos a informé le ministre de l'Intérieur Jorge Fernández Díaz, qui a lui-même contacté le délégué du gouvernement autonome de Sebta, Francisco González Pérez. Une demi-heure après le couac, le chef du Commandement de la Garde civile, le lieutenant-colonel Andrés López, était sur le yacht pour présenter ses excuses au roi marocain.

En mars dernier, un incident similaire avait suscité la polémique entre Rabat et Paris. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, avait dû ôter sa veste, sa ceinture, ses chaussures et ses chaussettes lors d'un transit à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, alors qu'il était en possession de son passeport diplomatique, qui empêche théoriquement les fouilles. avait transmis alors les excuses «des autorités françaises pour le désagrément» à son homologue.

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Source : Paris Match, le 26.08.2014

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