La Russie et la Chine sont-elles en train de changer l’ordre mondial ?

La et la souhaitent modifier l'ordre mondial qui s'est établi il y a 70 ans, a déclaré le secrétaire adjoint de la Défense des États-Unis Robert Work. Selon lui, Washington doit s'assurer que Pékin et Moscou ne vont pas faire recours à la force pour défendre leurs intérêts.

Robert Work
Robert Work

L'inquiétude manifestée par le secrétaire adjoint de la Défense américain résulte de ce que ces deux pays sont en train de renforcer leurs positions à proximité de leur frontières – la à l'ouest, la dans les mers de la région. La Russie et la Chine voudraient modifier certains aspects de l'ordre mondial né après la Seconde guerre mondiale. Mais les États-Unis peuvent leur répondre si un menace existe pour leurs alliés, et ce, par des moyens militaires, a précisé Robert Work.

Mais que voulait dire le fonctionnaire américain en parlant de la modification de l'ordre mondial ? Après la Seconde guerre mondiale l'Amérique a profité de sa puissance économique pour asseoir son influence dans le monde. Sous prétexte de créer un système de sécurité collective et de lutter contre le terrorisme par des moyens de force les États-Unis envahissent le territoire des autres États afin d'y instaurer des régimes pro-américains. Mais ces méthodes ne sont pas toujours efficaces ce qui explique en partie l'inquiétude des États-Unis, estime le vice-directeur de l'Institut des États-Unis et du Pavel Zolotarev.

« Déjà en 2008 le président ukrainien Viktor Iouchtchenko voulait mettre en œuvre un programme prévoyant l'adhésion du pays à l'. Les États-Unis ont aussi essayé de faire la de conclure l'union militaire avec l'aide de Mikhaïl Saakachvili. Les gouvernements ukrainien et géorgien ont d'ailleurs coordonné leurs efforts. Ce n'est pas pour rien que les équipes de combats et éléments de la défense air-sol ukrainiens étaient déployés sur le territoire géorgien. C'était la première tentative de modifier la situation dans la région ».

La deuxième tentative a été longuement préparée, fait remarquer Pavel Zolotarev. Après un coup d'État les forces pro-américaines se sont emparées du pouvoir en . La flotte russe aurait dû perdre sa base en Crimée. Mais cette opération s'est soldée par un échec. La Crimée a choisi l'indépendance pour devenir un territoire russe ce qui a provoqué un tollé à l'Occident. C'est cela qui constituerait une menace pour les alliés des États-Unis dont a parlé Robert Work.

Et la Chine dans tout cela ? A mesure qu'elle devient de plus en plus forte économiquement, la Chine ne veut plus rester à l'ombre des grandes puissances de la scène internationale. Le pays qui essaye d'élargir son influence en , est désormais plus inflexible lorsqu'il s'agit de défendre ses positions dans des litiges territoriaux. Et il se trouve que ceux-ci impliquent le plus souvent les alliés des États-Unis. C'est notamment le cas du litige autour des îles Senkaku. Si auparavant les États-Unis déclaraient qu'ils ne souhaitent pas s'exprimer sur ce conflit entre la Chine et le , désormais Robert Work imite les hauts dirigeants américains pour dire que tant que ces îles sont contrôlées par les Japonais l'article 5 du traité de 1961 entre le et les États-Unis est applicable ce qui signifie que les Américains riposteront si la Chine tente de les envahir.

L'Amérique ne veut tout simplement pas perdre son influence. Le problème, ce n'est pas que les autres États cherchent à modifier le rapport de forces qui s'est établi il y a 70 ans mais qu'il y a de nouvelles puissances qui font leur apparition et qui sont capables de tenir tête à l'ex-hégémon tant en économie qu'en géopolitique. Pour les États-Unis la chose la plus déplaisante qui pourrait survenir, c'est le rapprochement de leurs concurrents. Les médias américains ont à maintes reprises répété que le rapprochement entre Moscou et Pékin sera très mal vécu à Washington.
 

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Source : La Voix de la Russie, le 07.10.2014

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