Affaire Copé : Des copinages qui coûtent cher à l’UMP

"Le Point" révèle comment Jean-François Copé a sponsorisé avec l'argent de son parti la société de communication fondée par deux de ses proches.

Les militants  qui ont cotisé pour le Sarkothon ne diront pas merci à Bygmalion. Au moment où Copé leur demandait de renflouer les caisses du parti de 11 millions d'euros, l'agence de communication appartenant à deux de ses anciens collaborateurs venait d'empocher de l' huit millions d'euros pour avoir organisé les meetings de la campagne 2012.

Selon des documents dont Le Point a eu connaissance, Event & cie, la filiale événementielle de Bygmalion, a profité de la période faste de la présidentielle pour charger la mule sur certaines prestations facturées à l'UMP hors appels d'offres. Lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels !

Le Point a enquêté sur ce que certains au sein du parti qualifient de véritable "hold-up" : entre 2010 et 2012, alors que les finances de l'UMP sombrent dans le rouge, la petite boîte de com connaît, elle, une santé florissante… Dès la création de Bygmalion en 2008, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale puis secrétaire général du parti, multiplie les commandes auprès de l'agence de com de ses amis Bastien Millot et Guy Alves, qui ont travaillé plus de dix ans à ses côtés, d'abord à la mairie de Meaux, puis à son cabinet chaque fois où il a été ministre.

L'ancien chef de cabinet de Copé au centre d'un montage financier

Mais le plus troublant, c'est l'origine même de Bygmalion. En épluchant les statuts de la société, Le Point a découvert un montage financier particulièrement sophistiqué avec un actionnaire resté caché pendant trois ans : une SARL logée au

Derrière cette mystérieuse société se dissimule le holding familial d'Emmanuel Limido, un gestionnaire de fonds très lié au . Coïncidence : en 2006 et 2007, Jean-François Copé, alors ministre du Budget, avait donné son feu vert pour la vente au de deux joyaux immobiliers de l'État. Dans ces deux transactions, l'intermédiaire n'était autre que le fonds d'investissement dirigé par Emmanuel Limido. Ce dernier avait entre les deux transactions embauché le chef de cabinet de Jean-François Copé, Guy Alves, devenu depuis patron de Bygmalion. Un étonnant mélange des genres que Le Pointrévèle dans son article sur l'argent de l'UMP et la galaxie Copé…

Une enquête exclusive à découvrir dans le numéro 2163 du Point en vente cette semaine

Est-ce la première conséquence de nos révélations ? Toujours est-il que, selon Le Midi libre, Jean-François Copé a annulé mardi soir le meeting auquel il devait se rendre jeudi à l'espace Pitot à Montpellier. Officiellement, l'UMP chercherait désormais une salle d'une plus grande capacité d'accueil que les (environ) 250 places disponibles à l'espace Pitot…
 

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Source(s) : LePoint, le 27.02.2014

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